•  Vendredi 27 mai à Sigean à partir de 19h la salle de l’Etang Boyé (face à la gendarmerie)  
     
    Pour quels emplois ?  
    Quels risques industriels ?  
    Quelles conséquences locales et internationales ? 
     
    Avec 
     
     José Bové (député européen)  
    Sylvain Angerand (responsable forêts aux Amis de la Terre )   
     
    Martine Billard (députée) 
    Alain Viard (conseiller municipal Port La Nouvelle)  
     
    19 h à 20 h buffet bio et local à la salle de l’Etang Boyé à Sigean. 



    Plus d'infos :

         L'huile de palme : la catastrophe dans les pays du Sud

         Bien que les citoyens ne disposent de la part du conseil régional Languedoc -Roussillon d'aucune information, Nous savons, grâce à quelques gaffes, fuites, rumeurs et informations de la presse régionale qu'un projet de grande ampleur pour l'installation d'une usine d'huile de palme à Port la Nouvelle se confirme de jours en jours avec pour acteur principal une grande multinationale de ce secteur agricole, SIME Darby.

         Ce projet a tout lieu de nous inquiéter pour plusieurs raisons.

         Cette huile de palme proviendra dans un premier temps d'Indonésie et de Malaisie où Sime Darby possède d'immenses plantations qui ont causé une déforestation massive sur des forêts primaires et dans un second temps des 180 000 hectares plantés par cette société au Libéria. Ces mono-cultures de palmiers ne participent nullement à l'alimentation locale puisque la totalité de la production est exportée essentiellement vers les pays occidentaux et en Europe particulièrement.

         Et loin d'être une opération marginale elles participent à un grand mouvement d'accaparement des terres dans les pays pauvres qui représente plus de 50 millions d'hectares fertiles (la surface totale de la France). Cette explosion de l'huile de palme a une raison très simple : les rendements sont 10 fois plus importants à l'hectare que pour nos huiles locales et les bénéfices suivent

         L'huile de palme a deux finalités. Elle est surtout alimentaire aujourd'hui (difficile de trouver un biscuit sans huile de palme) et va devenir agro-carburant demain avec l'exigence de l'Union Européenne d'incorporer 10 % d'énergie renouvelable dans les carburants d'ici 2020. Du même coup, la France jadis exportatrice nette en oléagineux, devient fortement importatrice mettant son secteur agricole en crise.

         Mais l'importation d'huile de palme sur ce port languedocien posera aussi des problèmes localement.

         Plus localement encore, l'implantation d'une usine d'huile de palme à PLN doit se faire dans la zone d'extension du port, zone qui se rapproche dangereusement d'une zone naturelle remarquable, extrêmement riche en biodiversité animale et végétale, lieu de mélange des eaux douces et salées, zone de nidification et étape pour les oiseaux migrateurs.

         Le collectif n'est pas opposé à l'extension du port, mais cette zone ne doit accueillir que des usines moins dangereuses et moins polluantes que celles qui y sont déjà, tout de même 4 usines SEVESO seuil haut, car il ne faut pas ajouter du danger au danger. Rappelons en juillet dernier l'explosion en plein milieu de la nuit et l'incendie qui, par chance et réaction rapide des pompiers, ne s'est pas propagé aux stockages d'hydrocarbures et encore récemment, les 3500 tonnes de ciment déversées accidentellement. L'usine prévue est une usine d'huile et l'huile, cela brûle très bien.

         La question de l'extension du port doit être posé dans ce contexte, entre préservation des milieux naturels et non aggravation des dangers industriels et pas à la recherche de n'importe quelle usine qui fournit toujours moins d'emplois qu'annoncés.

         Et si on tentait une autre politique régionale pour l'agriculture?

         Les avantages concédés par la région ne devraient ils pas s'orienter vers d'autres activités plus écologiques, plus socialement utiles ? ne faudrait il pas mieux aider la pêche artisanale, la conchyliculture , le transport maritime de proximité, la production de fruits et légumes sur les milliers d'hectares de vignes arrachées et en friche dans notre région ?

         Le Languedoc Roussillon jadis quasiment autonome en toutes productions alimentaires ne produit plus que la moitié de ses besoins en céréales, à peine un quart de ses besoins en protéagineux, un huitième de ses besoins en lait, un sixième de ses besoins en oeufs ! et parallèlement la région a perdu plus de 12000 emplois dans le seul secteur agricole depuis l'an 2000 !

         Pour évaluer les impacts de ce projet et surtout pour proposer un autre type de développement, un collectif s'est constitué sous l'acronyme de circonstance NO- PALME qui signifie : Nouvelles Orientations Pour des Alternatives Locales et Méditerranéennes.

         En sont membres des citoyens indépendants ainsi que ATTAC, les Amis de la Terre, , ECCLA (Ecologie du Carcassonnais, des Corbières et du Littoral Audois), les écologistes de la Narbonnaise, Nature et Progrès, la Ligue de Protection des Oiseaux de l' Aude, Païs Nostre, la Confédération Paysanne, la prudhomie des pêcheurs de Port la Nouvelle, les Objecteurs de Croissance, EE Les Verts, le Parti de Gauche le PCF .

    SIGNEZ LA PETITION :
    http://www.petitions24.net/stop_huile_de_palme

    http://www.rue89.com/planete89/2011/05/18/lhuile-de-palme-durable-est-une-arnaque-ecologique-204416
    http://www.guardian.co.uk/environment/2011/may/20/malaysia-indonesia-palm-oil-defence

    - - -
    Autre article :

         Quand les pays riches alimentent la faim

         Article sur les mobilisations citoyennes G8G20, dans Politis
         jeudi 19 mai 2011, par Sophie Chapelle

         Alors que le G8 se réunit à Deauville les 26 et 27 mai, et tandis que se prépare le G20 agricole, des organisations de la société civile accusent l'Europe et les États-Unis de favoriser la crise alimentaire mondiale.

         Trois ans après les émeutes de la faim qui ont secoué l'Afrique, l'Indonésie et Haïti, le vent de la révolte gronde à nouveau. L'indice des prix alimentaires est plus élevé qu'en 2008, avec 15 % d'augmentation entre octobre 2010 et janvier 2011. « Les prix ont quasiment été multipliés par 2 en deux ans », commente Aurélie Trouvé, coprésidente d'Attac France. Blé, maïs, café, sucre, huile de palme, la plupart des matières agricoles voient leurs cours s'envoler. Selon le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, nous vivons le début d'une crise alimentaire similaire à celle de 2008, dont les causes restent identiques.

         « Difficile de ne pas pointer la responsabilité majeure des États-Unis et de l'Union européenne dans la baisse des stocks céréaliers mondiaux, et ainsi dans la tendance à la hausse des prix », analyse Aurélie Trouvé. 50 % de la baisse prévue des stocks finaux de céréales entre 2009 et 2011 serait imputable aux États-Unis, et 24,5 % à l'Union européenne (UE). En cause : les effets pervers de la multiplication des agrocarburants. Ceux-ci, à eux seuls, auraient détourné plus du tiers de la production de maïs des États-Unis en 2010. Dans un rapport publié à l'automne dernier, la fédération des Amis de la Terre alerte sur cette « demande en agrocarburants [qui] détourne des ressources alimentaires comme le manioc, l'arachide, le sorgho sucrier, le maïs de leurs consommateurs habituels vers les carburants [1] ».

         L'UE participerait à cet emballement des prix en fixant, par la directive européenne sur les énergies renouvelables, un taux minimum d'incorporation de « 10 % d'agrocarburants dans la consommation totale d'essence et de gazole destinés au transport [...] d'ici à 2020 ».

         À l'occasion du G20 agricole qui se tiendra les 22 et 23 juin à Paris, Nicolas Sarkozy a justement annoncé vouloir s'attaquer à la volatilité des prix des matières premières. Or, ce sont « les pays du G20 [qui] ont démantelé les politiques agricoles nationales et régionales au nom du dogme du "libre" commerce », dénonce la Confédération paysanne, soutenue par de nombreuses organisations de la société civile française [2].

         Membre d'Alternative Niger, Moussa Tchangari constate avec amertume que « le commerce de produits vivriers est aujourd'hui totalement libéralisé, ne profitant ni aux consommateurs ni aux producteurs ».

         D'après la Banque mondiale, 44 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté sous l'effet de la hausse des prix alimentaires depuis juin 2010. « Ce que la crise alimentaire de 2008 a prouvé, poursuit Moussa, c'est qu'on ne peut pas faire confiance au marché. »

         Désireux de sécuriser leur accès aux céréales, plusieurs pays importateurs comme l'Arabie Saoudite et la Corée du Sud se sont lancés dans la location de millions d'hectares de terres en dehors de leurs frontières. La Chine a, par exemple, obtenu en République démocratique du Congo une concession de 2,8 millions d'hectares pour y implanter la plus grande palmeraie du monde. Hima Fatimatou, membre de la Via Campesina-Afrique, résume cette situation à « un combat entre David et Goliath ». Cet accaparement massif des terres, auquel s'ajoutent «  les subventions aux produits des pays du Nord », déstructure les productions et les marchés locaux, pourtant les mieux à même de nourrir les populations locales.

         Autre facteur de déstabilisation des marchés, les spéculations de plus en plus massives. « Comment expliquer autrement le fait que, en deux ans, la production mondiale de céréales n'ait diminué que de 2,4 %, mais que les prix aient bondi de 70 % ? », dénonce Aurélie Trouvé. Même la Commission européenne, dans un rapport de février 2011 [3], reconnaît qu'il existe « une corrélation forte entre les positions prises sur les marchés dérivés et les prix des matières premières elles-mêmes ». Pourtant, depuis la crise économique de 2008, « le G20 n'a proposé aucun outil pour contrôler réellement les marchés financiers », rappelle Attac France. Le risque est grand que le prochain G20 agricole se résume à de petites ambitions, comme l'accroissement de transparence sur les marchés ou l'étude des produits dérivés et de leurs mécanismes.

         « La priorité pour les petits producteurs, rappelle Hima Fatimatou, est d'assurer la souveraineté alimentaire aux populations », c'est-à-dire le droit de chaque pays ou région de définir ses propres politiques agricoles en fonction de ses propres besoins. « Un droit que récuse le G20, commente Aurélie Trouvé, puisque, dans les conclusions de ses derniers sommets, il a appelé à entériner le cycle actuel de négociations de l'OMC, donc à poursuivre la dérégulation des marchés agricoles. » S'attaquer à la spéculation sur les produits agricoles, arrêter les accaparements de terres et le soutien massif aux agrocarburants sont autant de perspectives débattues dans toute la France depuis le 2 mai. Comme le rappelle Geneviève Savigny, secrétaire nationale de la Confédération paysanne, « le G20 n'a pas la légitimité pour prendre des décisions ayant un impact sur l'ensemble de la planète.

         Il doit s'inscrire dans le cadre d'une politique internationale conduite à l'ONU ou sous son égide ». « Ce qui s'est passé en Tunisie ou en Égypte sont des leçons qui prouvent que notre monde ne peut plus être géré de cette façon au XXIe siècle, conclut Bagna Djibo, président du Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l'Afrique de l'Ouest. Un système qui exclut la grande majorité aboutit toujours à des échecs. »

    Photo : AFP  kwande

    Notes
    [1] Le rapport Afrique : terre(s) de toutes les convoitises est téléchargeable sur : www.foeeurope.orgagrofuels...
    [2] Voir : www.confederationpaysanne.fr  (rubrique dossiers en cours).
    [3] Source : http:ec.europa.euenterprisepoli...

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    Autre article :
    Le jeudi 19 mai 2011 à 06h00 par André Navarro  INDEPENDANT - Narbonne

         La visite "positive" de Sime Darby à Rotterdam
         
         Bernard Ballester, le président de la CCI, s'est donc rendu à Rotterdam, ce mardi, en compagnie de Jacques Bascou, le député maire de Narbonne et président de l'agglo, et d'Henri Martin, le maire de La Nouvelle. "Ça, c'est très bien passé, souligne dans un premier temps le président Ballester, il faut dire que dès le départ, j'ai toujours souhaité vérifier le process, visiter in situ l'usine de Rotterdam et constater par moi-même quels sont les engagements de Sime Darby en matière de développement durable".

    Première impression donc : "C'est positif, d'autant que nous avons pu voir le fonctionnement d'une usine d'huile de palme en pleine activité. Par ailleurs, en qualité de président de la CCI, je souhaitais mesurer l'impact économique d'une telle implantation pour notre territoire. Sur ce qu'il nous a été donné de voir, je suis vraiment enthousiaste". À Rotterdam, le trio Ballester-Bascou-Martin a même été accueilli par Alexander van der Klauw, le directeur général de Sime Darby Unimills pour l'Europe, qui - récemment - dans les colonnes de L'Indépendant avait eu l'occasion de s'exprimer sur l'opportunité d'investir dans une usine d'huile de palme à Port-la-Nouvelle.

         Aux Pays-Bas, il a été rappelé que la décision - concernant l'implantation de l'usine - serait prise au plus tôt après l'été, et dans tous les cas avant la fin de l'année 2011.

         Sur la lancée, Bernard Ballester se félicite de l'avancée du dossier concernant l'extension du port de La Nouvelle, d'autant que la venue de Sime Darby, mais encore de Vopak (leader mondial du stockage) "est conditionnée à ces travaux, et au respect du calendrier établi". Rassuré, Bernard Ballester l'aura été aussi à propos de l'origine même de la matière première : "On ne parle plus de déforestation. Il s'agit en revanche de la remise en culture de terres dans un pays, le Liberia, qui a été ravagé trop longtemps par la guerre".

         Enfin, à propos de l'éventuelle venue de José Bové pour protester contre ce projet d'implantation : "Il en fait un argument politique, et c'est un peu dommage. Nous, nous raisonnons en terme d'argument économique et environnemental. Or, à Rotterdam, je n'ai pas vu d'atteinte à l'environnement".

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  • Source : http://amaptarn.free.fr/

    31 Mars 2011

    Le mouvement inter régional des AMAP dont le réseau des AMAP du Tarn fait partie travaille avec d’autres associations dans le but de soutenir l’agriculture paysanne à l’horizon de la réforme de la PAC ( Politique Agricole Commune de l’Union Européenne, programmée en 2013)

    Plusieurs membres du groupe PAC 2013 ont proposé une tribune en réaction aux propos du ministre, monsieur Bruno Le Maire affirmant que le ministère agit de manière très positive et semble satisfait du tournant pris par la France pour une agriculture de qualité…MIRAMAP s’est associé à la rédaction de cette tribune parue dans “Le Monde” du 30 Mars 2011.

    On la trouvera en ligne sur le site du Monde ( http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/30/m-le-maire-doit-s-engager-clairement-pour-un-verdissement-de-la-pac_1500882_3232.html ) et elle est reproduite ci dessous:

    Les problèmes environnementaux liés à certaines pratiques agricoles ont été mis en avant par des scientifiques et agriculteurs dès les années 1970. En 1983 le ministre de l’environnement avait même décrété “l’urgence pour l’eau en Bretagne”. Bruno Le Maire voudrait nous convaincre que son ministère a pris le virage de l’environnement…

    Manque de cohérence et de volonté politique.

    Si le Grenelle a marqué une certaine avancée, les propos du président de la République : “Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi ça commence à bien faire”, ont amorcé un renoncement qui s’est concrétisé en août par l’annonce d’un “moratoire sur les obligations environnementales”. Le chef de l’Etat ne devrait donc pas s’offusquer de l’effet boomerang de sa petite phrase et des réactions de plus en plus vives qui se font jour.

    Bruno Le Maire souligne les progrès en s’appuyant sur quelques pratiques qu’il juge exemplaires. Premier exemple : les pratiques rotationnelles qui permettent de réduire les pesticides et la pollution des nappes phréatiques. Pourquoi le gouvernement autorise-t-il alors des dérogations permettant des monocultures aux effets particulièrement néfastes sur les sols et la ressource en eau ? Pourquoi le gouvernement vient-il de reculer, face aux pressions des maïsiculteurs irrigants, dans l’application d’une disposition de la loi sur l’eau visant à réduire les prélèvements dans les zones à fort stress hydrique ? Pourquoi a-t-il en 2010 accordé soixante-quatorze dérogations pour des usages normalement interdits de pesticides ?

    Deuxième exemple : la gestion des effluents d’élevage par la méthanisation. Si la méthanisation peut être en soi une technique d’avenir, elle ne résout en rien le problème de l’épandage d’azote et donc des nitrates à l’origine de trente ans d’algues vertes. Seule une réduction de la taille des élevages permettra de réduire à la source les excédents d’azote. C’est ce que vient de conclure le comité scientifique chargé de l’évaluation du plan gouvernemental “algues vertes” : les experts prônent une “forte réduction de la pression agricole” pour avoir une chance d’atteindre les objectifs européens 2027 de bon état des cours d’eau. Or plus de 800 millions d’euros de fonds publics ont déjà été investis pour réduire les taux de nitrates en Bretagne mais sans grand résultat car dans le même temps l’Etat laissait s’accroître la taille des élevages. Et le gouvernement s’obstine : il vient de prendre un décret facilitant la concentration des élevages sans enquête publique ni étude d’impacts ! Le contribuable appréciera.

    En refusant de distinguer entre les modes de production durables et ceux qui ne le sont pas, en minimisant des réalités que chacun peut constater chaque été, Bruno Le Maire se comporte davantage en ministre de certains agriculteurs qu’en ministre d’une agriculture durable, d’une alimentation saine et d’un aménagement équilibré du territoire. Il occulte ainsi le vrai scandale, pourtant dénoncé plusieurs fois par la Cour des comptes, que constituent d’une part “l’insuffisante volonté de l’Etat de remettre en cause des pratiques agricoles marquées par l’encouragement au productivisme” et, d’autre part, l’immense gaspillage des deniers publics utilisés à la fois pour soutenir des systèmes de production à forts impacts sur les ressources naturelles (pollution de l’eau…) et pour remédier à ces mêmes impacts (dépollution…). Selon la Cour des comptes, en matière agricole, le principe du pollueur payé prévaut sur celui du pollueur payeur. Ce n’est pas le ministre mais le contribuable qui devrait être partagé entre colère et indignation !

    La bonne intelligence prônée par le ministre, c’est de reconnaître les excès de l’agriculture industrielle et non de la défendre coûte que coûte lorsqu’elle est à juste titre pointée du doigt. N’oublions pas que beaucoup d’agriculteurs y ont perdu leur emploi et parfois leur santé.

    DES ENGAGEMENTS CLAIRS ATTENDUS EN VUE DE LA RÉFORME DE LA PAC

    Au niveau européen, Bruno Le Maire apporte un soutien ambigu au verdissement de la politique agricole commune (PAC). Il prône une harmonisation des normes environnementales entre les vingt-sept ce qui est utile, mais insuffisant. En effet cela n’induit pas une redistribution des aides – aujourd’hui injustement réparties – en faveur de l’agriculture durable. Si notre ministre veut réconcilier agriculture et environnement, nous attendons qu’il revalorise dès cette année, dans le cadre du bilan de santé de la PAC, les soutiens à l’élevage extensif, la culture durable des légumineuses et l’agriculture biologique.

    Et, pour l’après 2013, nous attendons qu’il s’engage clairement en faveur d’un verdissement qui soutienne les systèmes de production les plus vertueux pour l’environnement et l’emploi (agriculture biologique, systèmes herbagers, grandes cultures intégrées …). Si la France est vraiment en faveur d’un verdisement de la PAC, qu’elle se prononce pour un “paiement vert” obligatoire au niveau de l’exploitation et représentant au moins 50 % des paiements directs. Seule une incitation forte permettra à l’agriculture française de basculer vers des systèmes de production durables.

    Pour mieux saisir les possibilités d’un tel basculement, le ministre devrait aller à la rencontre des dizaines de milliers d’agriculteurs qui ont choisi de faire de ces ”contraintes environnementales” un atout au service de leur revenu. Nous soutenons avec force ces paysans qui ont su s’extraire d’une folle course à l’intensification imposée par un système agro-industriel fortement intégré dont les agriculteurs ne constituent qu’une variable d’ajustement.

    La PAC, injuste, asociale et non écologique, connaît une grave crise de légitimité. Il faut arrêter de gaspiller l’argent public dans un modèle agricole industriel à bout de souffle. Il faut investir dans les agricultures d’avenir, riches en emplois et socle de la vitalité de nos territoires. C’est pour cela que nous soutenons une PAC forte, à budget constant, avec un soutien au revenu plafonné à l’actif et à l’exploitation, à même de réconcilier agriculture, emploi, environnement et santé. Mais si le verdissement annoncé s’avérait trompeur, notre responsabilité à l’égard des contribuables et de la société civile nous obligerait à retirer notre soutien. La France, acteur-clef dans cette négociation, a une lourde responsabilité.


    Isabelle Autissier et Serge Orru, respectivement présidente et directeur général du WWF-France ;
    Dominique Bernard, président de Agir pour l’environnement ;
    Jacques Berthelot, chargé des politiques agricoles, Solidarité ;
    Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ;
    Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne ;
    Jérôme Dehondt, porte-parole du Miramap ;
    Daniel Fillon, président d’Interafocg ;
    Jean Yves Griot, secrétaire général du réseau Cohérence ;
    Jo Hervé, président d’Eau & Rivières de Bretagne ;
    Franck Laval, président de Ecologie sans frontière ;
    Didier Lorioux, président de la Fédération nationale des CIVAM ;
    Dominique Marion, président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) ;
    Audrey Massie, présidente du Mouvement rural de jeunesse chrétienne ;
    Sandrine Maty, présidente du Réseau action climat ;
    Jacques Morineau, président du Réseau agriculture durable ;
    Raymond Penhouet, président de la Fédération associative pour le développement de l’emploi agricole et rural (Fadear ) ;
    Hubert Pesquet, président du réseau Association de formation et d’information pour le développement d’initiatives rurales (AFIP) ;
    Joseph Racapé, administrateur de l’Association 4D ;
    François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

    un collectif d’associations agricoles, environnementales et de santé environnementale.

     

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  • REUNION PUBLIQUE Faut pas pucer

    le jeudi 26 mai, Vaour, 20h15

    Le Bio et les labels en question(s)

    Comme quelques éleveurs ailleurs en France, le groupe FAUT PAS PUCER s'oppose publiquement l'identification électronique des animaux (obligatoire pour les agneaux et les chevreaux depuis le 1er juillet 2010, par exemple). Cette opposition nous amène nous interroger sur le succès et les origines de la notion de traçabilité, en agriculture et dans l'ensemble de la vie sociale.

    D'où vient cette exigence de suivi la trace des produits et des gestes de ceux qui travaillent ? Quand et pourquoi s'est-elle impose dans l'agriculture ? Comment le mouvement Bio a-t-il port cette exigence ? Peut-on distinguer une bonne et une mauvaise traçabilité, ou faut-il rejeter ce mot d'ordre ? Au fond, répondre ces questions revient à tenter de cerner précisément ce qui donne un caractère industriel à l'activité agricole - fût-elle labellisée" bio"- et ce qui, éventuellement, nous dérange là-dedans.

    Nous vous invitons débattre de ce(s) sujet(s) le jeudi 26 mai, l'Hôtel du Nord à Vaour, à partir de 20h15. On peut apporter un dessert et des boissons.

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