• Info : Biocoop et huile de palme bio, mariage heureux ?

    Mise en perspective du discours BioCoop sur l'huile de palme bio et l'analyse d'une société franco colombienne dont la notion de "commerce équitable" part des pays producteurs et non des pays consommateurs...

    http://www.biocoop.fr/telechargement.php?id_page=0-9-84&file=tract.pdf

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    Grand Prix de l’Autruche pour Biocoop !

    Cette haute distinction est décrochée haut la main par Biocoop grâce à un article sur extranet.biocoop.fr/com-nationale.php (à ce jour cette page est publique, volontairement ou non – cf. copie d’écran ici). A Biocoop, c’est bien connu, on communique beaucoup, cela fait partie de la culture maison. D’ailleurs sur cette même page on trouvera la liste mensuelle des « Points_Presse_Bioccop » qui montre bien quelle place prend la communication dans un groupe de cette taille. On pourrait ne rien y trouver à redire si, avec le temps, le discours militant sincère n’avait laissé la place à une com dans le pur style Grenelle à la sauce Nagoya.

    Toujours est-il que sur cette page passionnante on trouve un paragraphe datant de début septembre semble-t-il, allez savoir pourquoi… intitulé :

    « Daabon et huile de palme : le point ».

    NB : le premier paragraphe est d’un fort joli bleu et comme tout le reste du sujet en caractères gras, c’est vous dire si c’est important !

    « La préconisation Biocoop : ne pas être proactif à ce sujet vis-à-vis des consommateurs ou de la presse. Laisser venir les interrogations/questions, si elles doivent venir (pour ne pas soulever un sujet qui est encore, finalement, peu relayé aujourd’hui).

    La bio fait et fera, de plus en plus régulièrement, l’objet d’attaques souvent médiatisées.

    Par ailleurs, on constate que les produits issus du commerce équitable sont tout autant, et de plus en plus, sujets à polémiques, parfois liées à des interprétations « occidentales » de situations très locales.

    Enfin, parce que Biocoop est leader sur son marché et précurseur dans bien des domaines, le réseau est attendu et observé, voire pris à parti notamment dans le cas de l’huile de palme en général et celui du fournisseur Daabon en particulier. »

    La suite n’étant pas publique nous nous limiterons à ces quelques lignes qui suffisent largement à éclairer la face sombre de Biocoop. NB : comme pour La Vie Claire (cf. réponse à un commentaire ici) ou tout autre réseau nous ne faisons pas d’amalgame entre l’administration centrale de l’enseigne et son personnel de base ce qui n’implique pas que nous dédouanons ce dernier de sa part de responsabilité.

    Or donc, concernant l’huile de palme bio, Bioccop se fait le chantre de la politique de l’autruche ! Surtout pas de vagues, pas bouger, attendre que ça se tasse ! Car après tout si les médias ne font pas trop de bruit on peut s’en tirer en restant calme. C’est exactement la stratégie qu’avait adoptée Daabon avant de se faire allumer (dans le film « En Tierra de Otros » le représentant de Daabon se fait même un devoir de l’exposer). Ce n’est pas très glorieux mais qui sait, ça peut marcher ou au moins permettre de gagner un peu de temps. Bonne chance, Bioccop !

    Ensuite c’est un complexe de supériorité bien ancré qui reprend le dessus dans un scenario façon citadelle assiégée. Car bio = biocoop que les choses soient claires, les autres distributeurs ne sont que de pâles imitateurs ; pour ceux qui l’ignoreraient encore Biocoop a déjà tout inventé et d’ailleurs la défense du bio c’est l’affaire de Biocoop. Voilà, c’est comme ça le monde d’après Biocoop, pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire simple. Il est tentant d’en rire mais c’est une idée hélas assez répandue y compris à la base, et ça c’est nettement moins drôle et surtout pas de bon augure pour le futur proche de ce réseau.

    La prophétie tombe sans prévenir : la bio fera de plus en plus l’objet d’attaques, on vous aura prévenu. Tiens donc, y aurait-il de bonnes raisons pour cela ? Bien au contraire nous dit en filigrane le message, tout cela n’est que pur dénigrement de la part des ennemis du bio, pardon de Biocoop, mais vous aurez rectifié de vous-même.

    Et comme on est jamais trop prudent on appelle à la rescousse les copains de la PFCE (eh oui, Biocoop est aussi membre de ce temple de l’éthique qu’est la PFCE, ne l’oublions pas, ce n’est pas innocent) en leur rappelant que l’équitable aussi est attaqué. Diantre, décidément on ne respecte plus rien ! On se demande bien pourquoi. A moins que ce soit une allusion à un courrier que nous avions adressé à Biocoop il y a déjà plus d’un an, dans lequel en plus de les informer sur Daabon nous leur avions dit le fond de notre pensée au sujet d’un certain café bio et équitable originaire de la même région de Colombie que l’huile de palme bio. Bien que les enjeux soient insignifiants comparés à ceux de l’huile de palme la démarche relève exactement de la même logique marchande : l’essentiel est que le produit soit certifié bio et si possible pas cher, le reste on s’en contrefout.

    Les linguistes remarqueront au passage l’utilisation de plus en plus répandue du qualificatif « issu de » et là encore il y a une convergence malsaine entre bio et équitable. On ne dit plus « produit bio » ou « produit équitable » mais « issu de l’agriculture biologique » ou « issu du commerce équitable » histoire de rappeler qu’il ne s’agit que d’un produit, rien qu’un vulgaire produit, n’allez surtout pas vous imaginer autre chose. Vous voulez du bio ou de l’équitable ? Pas de problèmes, on a tout ce qu’il faut dûment certifié. Vous mettez dans votre caddie, direction la caisse et basta ! Le choix des mots n’est pas qu’un simple effet de mode, il en dit long sur les valeurs sous-jacentes, mais cela nous emmènerait trop loin.

    Pour finir sur une note drôle, Biocoop a vraiment réponse à tout : tous ces malentendus sont le fait de blaireaux occidentaux qui n’entravent que pouic aux us et coutumes tropicaux ! Merci Biocoop, sans ta Lumière nous continuerions d’errer dans l’obscurité de notre Ignorance !

    Inconditionnels de l’huile de palme bio, soyez sans crainte, s’il y a une chaîne de magasins spécialisés où vous êtes assurés de trouver votre huile favorite encore longtemps c’est bien dans les biocoops. Pris à son propre piège, tout comme le certificateur Ecocert, il est hors de question de changer un iota au discours. Strictement impossible. Pourquoi ? Mais parce que ce serait ouvrir la boîte de Pandore pardi !  Or comme tout ce business repose sur une confiance aveugle du consommateur dans des labels certifiés par des tiers comme Ecocert, que les limites de ce système infantile qui fait le bonheur de la grande distribution viennent à  être mises en cause et c’est tout l’édifice qui risque de s’écrouler. Donc tenir, il faut tenir aussi longtemps que possible, courage ! D’un point de vue strictement sociologique c’est un phénomène aussi passionnant que dégoutant (pour des éléments de compréhension cf. bastamag.net/article1073.html?id_mot=1 et le N° de novembre du mensuel Silence).

    Suivant cette logique implacable, tout porte à croire que Biocoop mettra un point d’honneur à jouer les avocats de Daabon jusqu’au bout ; toutes les conditions sont réunies pour cela. Même ce brave Garcia pourra arrêter de créer des blogs pathétiques à la gloire de ses maîtres (notre « préféré » : http://biopalm.blogspot.com/).

    Pauvre Bioccop, « issu de notre jeunesse », bien malin qui aurait pu prédire une telle évolution il y a 25 ans. Aux diverses équipes des biocoops qui ont eu la gentillesse de nous accueillir ces dernières années, malgré toute notre affection nous disons ceci : si vous êtes aussi indépendants que vous le pensez, rien ne vous oblige à accepter un produit qui vous poserait des problèmes de conscience.

    Comme n’importe quel citoyen vous avez assez d’éléments pour vous prononcer : tout ou presque est sur ce blog, en tous cas il est superflu d’ajouter quoi que ce soit. Pour reprendre l’allégorie de la grenouille chère à l’illusionniste Al Gore : remuez-vous  si vous en avez encore la capacité. Ensuite, à vous d’assumer vos choix. En ce qui nous concerne, après expiration d’un délai de grâce d’un an, nous sommes dégagés de tout devoir de réserve.

    Ne ratez pas le dessert, c’est ici : Pan sur le bec !

    Source : http://avenuecolombie.wordpress.com

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