• Un film documentaire de Perrine Bertrand et Yan Grill...



    Synopsis

    L’ortie longtemps détestée considérée comme une mauvaise herbe est pourtant riche de multiples vertus. C’est ce que l’on découvre à travers de nombreux portraits d’hommes et de femmes qui utilisent l’ortie au quotidien et dont le point commun est de s’investir pour un monde plus sain et équitable.

    Mais aujourd’hui des lois interdisent tout ce qui n’est pas autorisé; c’est ainsi que l’utilisation, la commercialisation et la transmission des recettes de ces produits naturels totalement inoffensifs comme le purin d’ortie, pour la santé de l’homme et de l’environnement, deviennent interdits.

    Alors l’ortie « fée » de la résistance et devient symbole de luttes aussi variées que celles contre le tout industriel, la marchandisation à outrance, l’uniformisation des modes de penser (culturels et « agri-culturels »).
    Car les enjeux sont de taille : conserver un environnement dans lequel pourront évoluer les générations futures … Préserver les libertés aussi fondamentales  que celles de se soigner comme on l’entend ou de cultiver son jardin en respectant la santé humaine et celle de l’environnement…

    Bref préserver l’indépendance de chacun à être soi -même, préserver la liberté d’être !

    http://www.lortiefeedelaresistance.fr/

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  • A écouter sur le site de l'émission "Terre à terre" de France Cutlure :

    Description

    Avec : Eric Petiot, paysagiste, auteur notamment de « Les soins naturels aux arbres » (Terran, 2008).

    Invités

    • Eric Petiot, paysagiste, auteur notamment de « Les soins naturels aux arbres » (Terran, 2008)

    Liens

    Lien pour aller écouter sur le site (ou télécharger l'émission au format MP3) :

    http://terreaterre.ww7.be/les-plantes-au-secours-des-plantes.html

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  • Salut à tous.

    Il serait bien pour le groupement d'enclencher la suite.

    Alors, petit condensé de mes questions et observations à cet effet :

    - Qu'en est-il de ma requête concernant un dossier "accueil des futurs "nouveaux adhérents""? J'avais demandé notamment à la commission accueil si elle pouvait le faire. Seul Patrice m'a répondu me disant qu'il pensait que Wil avait commencé ce travail. Mais comment se ferait-il que ce soit encore Wil qui se taperait ce travail? J'ai presque envie de dire, où en serait ce groupement sans Wil???


    - Avez-vous parlé et décidé de quoique ce soit en fin de distribution samedi dernier? Si oui, quoi?

    - Comment pourrions-nous réaliser une sorte de bilan de cette première comande, et de notre groupement à ce jour, voir à tous les niveaux ce qui marche bien, ce qu'il faudrait revoir, ce qu'il faudrait changer, innover...

    - Quand est-ce que le commission producteur pourait prévoir une réunion de travail pour plancher sur un nouveau bon de commande. Cela devant se faire le w-end pour moi ou alors un soir en semaine mais sur Castres alors.

    Pour ma part, je pense qu'il est temps que les commissions s'activent et se mettent réellement en route. Qu'elles soient opérationelles et fonctionelles afin que tout ne repose pas encore sur les épaules d'une seule personne. En l'occurence Wil. Sinon, je ne donne pas longue vie au groupement. Il faut que tout le travail que Wil a réalisé jusqu'alors soit délégué aux commissions qui devraient maintenant prendre cela en charge.

    A cet effet, il y aurait à mes yeux plusieurs urgences :

    *Faire un bilan du travail jusqu'alors accompli et que tout le monde puisse faire remonter ses observations, remarques, critiques, conseils, propositions, envies.

    *Accueillir les personnes qui souhaiteraient intégrer le groupement. Mais les accueillir de bonne manière afin qu'ils comprennent bien tout et qu'ils soient aussi sollicité pour s'impliquer dans le groupement et le travail qui en découle.

    *Proposer un nouveau bon de commande améliorer, avec plus de choix, de produits et des corrections et modifs qui me semblent nécessaires.

    *Puis il faudrait également que la commission commande se prépare pour la prochaine mise en commun des bons de commande. Car il semble que cela soit très compliqué. Mais on en a parlé avec Caro, moi et Xavier au pique-nique de samedi et une solution informatique assez simple permettrauit de résoudre ces soucis.

    J'espère que cette bafouille saura trouver réactions, contre-propositions et compagnie...

    Niko.

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  • Source : http://www.monde-diplomatique.fr

    Expériences inédites d’agroforesterie

    Comment le Sahel reverdit

    Au Niger, près de la moitié de la population est menacée de famine ; au Tchad, la cote d’alerte est dépassée. Flambée des prix, sécheresse, baisse de l’aide internationale expliquent pour partie le désastre actuel. Pourtant, des techniques agricoles nouvelles ont transformé certains espaces semi-désertiques en terres plus productives. Des expériences limitées, mais suivies avec attention.

    Par Mark Hertsgaard

     

    Au Burkina Faso, en Afrique occidentale. Le soleil se couche au terme d’une nouvelle journée de chaleur écrasante. Mais ici, dans l’exploitation de M. Yacouba Sawadogo, l’air est nettement plus frais. Une hachette sur l’épaule, ce cultivateur à la barbe grise arpente ses bois et ses champs avec l’aisance d’un homme beaucoup plus jeune. M. Sawadogo, qui ne sait ni lire ni écrire, n’en est pas moins un pionnier en matière d’agroforesterie, une approche fondée sur l’intégration des arbres dans le système de production agricole. Cette technique, qui a transformé le Sahel occidental ces dernières années, constitue l’un des exemples les plus prometteurs de la manière dont des populations pauvres peuvent faire face au changement climatique.

    Vêtu d’une robe en coton brun et coiffé d’une calotte blanche, M. Sawadogo s’assied près des acacias et des zizyphus qui ombragent un enclos renfermant une vingtaine de pintades. L’essentiel de son exploitation de vingt hectares, importante au regard des critères locaux, appartient depuis des générations à sa famille. Celle-ci l’a abandonnée après la terrible sécheresse de 1972-1984 : une baisse de 20 % de la moyenne des précipitations annuelles avait alors anéanti la production de nourriture dans le Sahel, transformé de vastes étendues de savane en désert et causé des centaines de milliers de morts par famine.

    « Les gens se sont retrouvés dans une situation si catastrophique qu’il leur a fallu changer leur mode de pensée », raconte M. Sawodogo. Lui-même a remis au goût du jour une technique utilisée depuis des siècles par les paysans locaux, le zaï, qui consiste à creuser des « poquets », autrement dit des trous peu profonds concentrant les rares pluies vers les racines des cultures. Afin de capter une plus grande quantité d’eaux de ruissellement, il a augmenté la dimension des siens. Mais sa plus grande innovation fut d’y ajouter du fumier durant la saison sèche, une technique que ses pairs considéraient comme du gaspillage

    Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique d’août 2010 actuellement en kiosques.

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  • Source : http://artdevivresain.over-blog.com

    QUI MANGE DES YAOURTS, QUI EN DONNE A SES ENFANTS?  -

    * YAOURTS ACTIVIA ET ACTIMEL*
     
    DANONE OBLIGÉ DE RETIRER SA PUBLICITÉ  MENSONGÈRE APRÈS 15 ANS DE MATRAQUAGE ET  DE DÉGÂTS

    Le «pavé dans le pot de yaourt» qu¹a lancé  Didier Raoult, chercheur français dans la prestigieuse revue scientifique «Nature» de septembre 2009 a fini par être payant.

    Pour le patron du labo de virologie de la Timone à Marseille, les yaourts et autres boissons lactées farcis aux probiotiques  que l¹on nous fait avaler depuis près de 20 ans auraient une    grosse part de responsabilité dans l¹épidémie d¹obésité qui  frappe les enfants. Les probiotiques que Danone ajoute à tout va dans divers yaourts sont selon les allégations de la marque assénées à la télévision, censées « booster » les défenses immunitaires.
     
    On en trouve plus de 1 milliard par pot d¹Activia ou d¹Actimel.

    Le hic est que ces bonnes bactéries «actives et vivantes»,  (dixit: Danone), sont les mêmes que celles utilisées depuis   longtemps dans les élevages industriels comme activateurs  de  croissance pour faire grossir plus rapidement cochons et  poulets. Un porc ainsi gavé de probiotiques, c¹est plus de 10 % de gagné sur la balance.  Danone pousse donc à «élever» nos enfants comme des cochons ou des poulets. En fait, en début d¹année, des chercheurs ont eu l'idée de comparer la flore intestinale des obèses et des non obèses. Et là, surprise, les premiers étaient bourrés de probiotiques - ceux qu¹on trouve justement dans les yaourts «santé plus». Didier Raoult commente:


    «On a autorisé pour l¹alimentation humaine des activateurs de croissance utilisés dans les élevages, sans chercher à savoir quel serait l¹effet sur les enfants».

    Du coup, celui-ci a réclamé des études pour connaître le rôle précis de TOUS les produits lactés dans l¹épidémie d¹obésité infantile. En outre, il n y a pas que les enfants qui sont victimes de cette supercherie; j¹ai rencontré de nombreuses femmes potelées bien que sous alimentées, et qui cherchaient désespérément à maigrir en se limitant à quelques yaourts par jour plus quelques babioles. Et désespérante désillusion, elles continuaient à grossir, étaient de plus en plus fatiguées et fragiles, surtout en hiver où il est indispensable de se YANGUISER, alors que les yaourts sont hyper YIN.
     
    D¹où l¹article «Aigle moqueur» que j¹avais passé dans «Pratique de Santé» sous le titre «DEVENEZ XXL AVEC DES YAOURTS»  Finalement, les semeurs d¹alerte indépendants ont fini par émouvoir les services officiels avant que le scandale n¹éclate trop au grand jour. C¹est ainsi qu¹ils viennent de mettre la pression sur le groupe Danone, l¹obligeant, selon les termes délicats des grands journaux «à revoir sa copie» (Un monstre comme Danone, çà se ménage).

    Il faut tout de même réaliser que cela pourrait être un coup dur pour le lobby puisque les groupes Actimel Europe et Activia Europe pèsent ensemble > 1,5 milliards d¹Euros sur un chiffre total Danone de 15 milliards, soit 10 %.  Mais je ne me fais guère de soucis pour cette entreprise de tricheurs, car entre ses discrètes et adroites manoeuvres de retrait publicitaires et les addictions de beaucoup de consommateurs automatisés, il n¹y a pas vraiment le «feu au lac», en attendant qu¹on nous invente une autre «salade à la mode».

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  • Bonjour,

    En effet, il y a eu sur le territoire français un certain nombre de contrôles de la DGCCRF (fraudes). D'ailleurs le CA du Réseau MP du 10 juin dernier s'est saisi de la question des contrôles par la DGCCRF  et la DSV (services vétérinaires).

    Pour faire vraiment les part des choses, le CA a décidé de se faire conseiller sur le plan juridique. Vous serez informés d'éventuelles préconisations.

    Nous en profitons pour vous rappeler que les réunions d'essaimage transmettent un certain nombre de règles de base telles que :

    Une AMAP est instituée par le contrat individuel avec un producteur. Une même Amap ne saurait donc avoir un producteur d'oeufs, un autre de légumes etc... 

    Pour chaque Amap/contrat il doit y avoir un CP référent, une liste 'adhérents et un nom. Il ne saurait y avoir dans les AMAP aucun échange d'argent sur les lieux e distribution ni de ventes hors contrats. Plusieurs Amap cependant peuvent distribuer sur un même lieu.

    A défaut effectivement, il y a risque d'être considéré par l'administration comme Point de Vente Collectif de producteurs et soumis aux règlementations spécifiques.
    (
    http://draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=706 )

    Mais ne paniquons pas.
    Pour le Calvados, Il faudrait avoir des précisions car l'article ne permet pas de savoir si ces principes étaient respectés.

    Réseau AMAP.

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  • Source : http://www.bastamag.net

    Par Nolwenn Weiler

    Le réseau Biocoop compte plus de 300 magasins. Son statut coopératif en fait un spécimen un peu à part au pays de la grande distribution alimentaire. Mais le marché des produits bio, qui a enregistré une croissance de 25 % en 2008, attise les convoitises. L’éthique et les valeurs sociales de Biocoop sont aujourd’hui menacées par les logiques de compétitivité à tout prix, aux dépens des salariés et des fournisseurs. Comment y résister ?

    15% : c’est la croissance du chiffre d’affaires 2009 de Biocoop, soit 450 millions d’euros. De quoi faire rêver nombre d’entreprises ! Créé en 1986, « le premier réseau de magasins bios » de France enregistre, depuis une quinzaine d’années, une impressionnante augmentation de son activité : doublement du nombre de magasins (environ 320) et croissance du chiffre d’affaires à deux chiffres (allant parfois au-delà de 20% par an). Le nombre de salariés a, lui aussi, explosé. Ils sont aujourd’hui 700 (3.000 en intégrant les magasins). « Biocoop maintient sa ligne de conduite en matière de recrutement et d’accompagnement de porteurs de projets, méthode qui se différencie largement de celles des autres acteurs du marché : les valeurs, l’éthique, la volonté de développer l’agriculture biologique et un esprit coopératif sont des critères de recrutement », aime à répéter le service de communication de la société. Son slogan : « Ensemble pour plus de sens ». Il semble pourtant que la guerre commerciale autour du bio menace ce beau projet. Sa réussite économique risque, paradoxalement, d’entraver son dynamisme coopératif.

    Méthodes importées de la grande distribution ?

    À partir des années 2000, Biocoop, victime de son succès, recrute des personnes issues de la grande distribution. Certains déplorent un changement de culture au sein du réseau coopératif. En cause notamment : les promos à gogo. « Nous avions l’habitude d’en faire deux par an. Une l’été, l’autre l’hiver  », explique Claude le Bourhis, gérant d’une société coopérative (Scop) de distribution de produits bios, l’Ilot bio à Concarneau (Finistère). Exclu du réseau en 2009 « pour cause de désaccords politiques et de conflits d’intérêt sur l’ouverture d’un second magasin dans le secteur  », il se souvient avoir été invité par Biocoop à proposer plus de 25 promotions dans la même année. « Pour nous, un produit a un prix, point. Je comprends qu’il faille parfois en mettre un en avant. Mais tout est question de mesure. De plus, mobiliser à outrance les magasins et les fournisseurs pour obtenir un prix promotionnel porte atteinte au reste du travail.  »

    Pour Claude Le Bourhis, Biocoop pratique « un copier-coller des méthodes de la grande distribution dans le rapport aux producteurs, au salariés et aux clients ». Le PDG de Biocoop, Claude Gruffat défend son choix : « Nous avions besoin de compétences métier. Et ces compétences, on les trouve chez des personnes issues d’enseignes qui n’ont pas les mêmes valeurs que nous. Où aurions-nous pu recruter, sinon ? De toute façon, ces personnes ont intégré le projet et les valeurs de biocoop.  »

    La vie coopérative bat de l’aile

    Quant aux opérations promotionnelles, « elles ne pèsent pas si lourd que ça dans notre activité, poursuit Claude Gruffat. Il y a d’ailleurs un désaccord sur le sujet, entre les sociétaires. Certains magasins estiment qu’il ne faut pas aller trop loin, d’autres trouvent au contraire que nous ne sommes pas assez offensifs. » Ce que confirme Carole Prost, mandatée par l’association Bio consom’acteurs au sein du Conseil d’administration : « Biocoop, est un réseau pluriel et multiple. Certains magasins, en situation de concurrence, comme dans les grandes villes, sont sur des stratégies plus agressives. Les petites boutiques Biocoop rurales ont des demandes plus militantes. Il faut trouver l’équilibre. Ce n’est pas simple. »

    Nadège le Roux, gérante d’une petite Biocoop de 180 m² à Muzillac, dans le Morbihan, reconnaît qu’elle ne vit pas les mêmes réalités quotidiennes qu’un grand magasin de 800 m². « Mais la structure coopérative du réseau fait que j’ai le même pouvoir qu’un grand magasin dans les décisions qui sont prises, précise-t-elle. Bien sûr, il y a des conflits et des désaccords. Le congrès sera sans doute houleux. Mais c’est aussi cela, la démocratie. Je me sens bien dans le réseau, avec la possibilité de vraiment défendre la bio locale, de proximité, et de qualité.  »

    Tous les magasins n’ont pas cette fibre participative. Dès 1992, le principe d’ouverture à des sociétés non coopératives est entériné. En 2001, suite à une enquête interne, 85% des magasins répondent qu’ils ne sont pas intéressés pour « participer à l’instance nationale », à cause de leur « manque de disponibilité  ». L’année suivante, Biocoop cesse d’être une association pour devenir une Société anonyme coopérative, à conseil d’administration et capital variable. « Cela marque le début de certaines dérives, critique Claude Le Bourhis. Avant, il y avait une réelle participation des sociétaires. Tout cela est terminé. »

    Vers une confédération ?

    Claude Le Bourhis estime que l’accroissement exponentiel de l’activité entraîne, partout, une surcharge de travail. Celle-ci empiète sur le temps de bénévolat et d’engagement politique que les sociétaires peuvent consacrer à l’animation du réseau. Le boom économique provoque « d’énormes charges de fonctionnement, notamment en personnel, qui pèsent sur tous les sociétaires et qui annulent les effets des économies de marge demandées aux fournisseurs. »

    Même son de cloche chez Françoise Laigle, directrice générale de Biogolfe, le magasin bio de Vannes. Il est sorti du réseau en 2009, estimant que la maison mère était trop intrusive dans la vie de son magasin. « Il y a un effet de taille préjudiciable. Je pense que le réseau est pris dans un engrenage. Si on a une réflexion sur la mise en place d’une économie humaine, et vraiment alternative, il me semble simplement impossible d’avoir une seule structure avec tellement d’argent et de pouvoir. Il faut plutôt travailler en confédération.  »

    Autre paradoxe : plus la structure grossit et brasse de l’argent, plus les conditions de travail des salariés risquent de se dégrader et leurs acquis sociaux remis en cause. Sur les plate-formes d’approvisionnement des magasins, les salariés ne semblent pas mécontents. Le syndicalisme, inexistant pendant des années, émerge dans l’entreprise en 2005, peu après la fusion des trois plate-formes historiques du réseau. Brigitte Masure, déléguée syndicale Force ouvrière de la plate-forme du grand Ouest, y pointe depuis 17 ans. « Avec cette fusion, les conditions de travail ont été lissées pour tout le monde. Ici, nous avions de bons avantages sociaux, comme l’accès gratuit à la mutuelle. Nous en avons perdu un peu. Tous les services ont été restructurés. Il y a un sentiment d’appauvrissement général. Ceci dit, c’est à chaque fois donnant donnant. Nous disons à notre PDG, que nous tutoyons : "Ok, Claude, on perd ça mais, en échange, on veut ça." Nous payons désormais 20 euros mensuels pour la mutuelle, mais elle est de qualité supérieure à celle d’avant. »

    Inégalités salariales et travail de nuit

    Dans la foulée de la fusion, le travail de nuit et du samedi font leur apparition. « La majorité des salariés ont voté pour, rappelle Brigitte Masure. Mais cela se fait sur la base du volontariat, avec repos compensatoire et heures majorées.  » Mais le nombre de volontaires étant trop faible, Biocoop fait appel à de nouveaux salariés. Autre changement notoire, selon Brigitte Masure : « Avant, nous avions une grille salariale qui disait que le plus petit salaire ne devait pas être plus de deux fois moindre que le plus gros. Aujourd’hui, nous sommes passés à une échelle de un à quatre ! Le besoin de compétences oblige la société à augmenter les plus gros salaires. Avec 2.500 euros par mois, aucun commercial ne voulait venir chez nous. Mais le plus petit salaire ne peut être inférieur au Smic +10 %. Nous avons quand même préservé cela. »

    « Rester de 1 à 4, au niveau de l’échelle des salaires, c’est un exploit , se félicite de son côté Claude Gruffat, le PDG. Entre temps, les niveaux de fonction ont changé. Nous avons recruté un staff d’encadrement. Ce sont des métiers qui ne sont plus comparables. » Des tâches comme passer la serpillère, récurer les WC ou mettre des articles en rayon, méritent-elles d’être payées jusqu’à quatre fois moins que celle de défendre le projet politique de Biocoop ?

    Malgré la bonne ambiance décrite par les délégués syndicaux, il semble bien qu’il plane une sensation parfois pesante. Certains salariés sollicités par Basta ! ont carrément refusé de parler, par craintes de tensions et de pressions. Ceux qui acceptent de livrer leurs sentiments insistent pour rester anonymes. "J’ai quitté la grande distribution il y a 10 ans, j’ai la désagréable impression d’être en train d’y remettre les pieds  », témoigne ainsi un salarié en charge des relations avec les fournisseurs. « Travailler avec Biocoop, c’est moins simple qu’avant. La réalité économique a plus d’importance que la réalité éthique. La bio industrielle, française mais non locale, propose ainsi en rayon chez Biocoop des yaourts deux fois moins chers que les nôtres ! Du coup, nos linéaires ont diminué », confie lui aussi anonymement un producteur transformateur breton.

    Des producteurs plutôt satisfaits

    Les producteurs, partenaires privilégiés de Biocoop, demeurent cependant globalement satisfaits. Dominique Marion est agriculteur en Charente-Maritime et préside la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Membre du CA de Biocoop et de son comité d’éthique, il estime que l’entreprise « reste un réseau de distribution différent. C’est le seul à laisser une telle place aux producteurs, à travailler sur la mise en place de filières durables, allant du producteur au distributeur en passant par le transformateur. Nous avons eu vent de rumeurs négatives, effectivement. Mais nous n’avons aucun retour concret de producteurs qui se plaindraient de pressions. Nous serons évidemment attentifs. Si Biocoop ne joue pas le jeu, on le leur dira. Mais pour le moment, nous ne sommes pas inquiets. »

    La pression sur les fournisseurs, évoquée par plusieurs témoins, se traduit parfois par un simple dé-référencement. « Référencer une multitude de producteurs de petite taille coûte cher. Du coup, le choix est fait d’en exclure certains, note Claude Le Bourhis. Cela a des conséquences très importantes pour les petits structures, que Biocoop prétend par ailleurs défendre.  » Comme dans le cas de Thomas Le Jardinier, ancien agriculteur et fabricant de pâtés végétaux. Malgré un chiffres d’affaires en progression,il perd sa référence en 2008 sur 18 produits, après huit années de travail avec les plate-formes. « Je sentais les choses venir. J’avais vu débarquer dans les rayons des magasins les produits d’un concurrent qui propose des prix 30% inférieurs aux miens ». 2008, c’est aussi l’année de la crise financière. Interdit de découverts bancaires, sa société se retrouve en redressement judiciaire. « J’ai dû licencier les trois salariés avec lesquels je travaillais. J’ai pu écouler le stock de six mois qui me restait grâce à la solidarité de certains magasins. Et je me suis réorganisé. » Aujourd’hui, il travaille de nouveau seul, avec un appui pour les aspects administratifs. Il s’en est sorti, mais estime « ne pas avoir été traité avec respect ». « Il y a un risque réel pour Biocoop de se faire bouffer par le commerce. Il ne faut pas qu’ils oublient leurs origines ! »

    « Il est vrai que la question du commerce est souvent mise en avant au sein du CA, constate Carole Prost, de Bio consom’acteurs, Mais c’est par là que passe la survie des magasins ! En 2009, la croissance a été moindre. Et la concurrence est très forte. Certains consommateurs Biocoop partent vers la grande distribution. » Pourtant, le bio en hypermarché affiche des prix supérieurs à ceux des magasins spécialisés, soulignent Les Dossiers du Canard enchaîné publiés en avril. « Une enquête de l’UFC Que Choisir l’a révélé fin janvier : le panier de produits bio de marques de distributeurs (MDD) est 22% plus cher que le panier de grandes marques classique », note ainsi l’auteur de l’article.

    Biocoop « peut aussi se vanter de sa plus-value traçabilité », défend Carole Prost. « Dans beaucoup de produits de grande surface, par exemple, il y a de la lécithine de soja non bio et donc un risque d’OGM. Idem pour tout ce qui est arômes naturels. Nous, consommateurs, maintenons une forte pression sur cette exigence de qualité. Au sein du CA de Biocoop, il n’y a pas de conflits à ce sujet. »

    Dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude, Claude Gruffat assure que le « sens » et la « cohérence » doivent demeurer au cœur du réseau, même au prix de quelques « efforts » en matière de compétitivité. La question à 450 millions d’euros (le chiffre d’affaires de Biocoop en 2009) est : où s’arrêtent les compromis et où commencent les compromissions ? Réunis en congrès national ces 13 et 14 juin, les membres du réseau devront se prononcer. Le distributeur de produits bio allemand Alnatura a renié ses valeurs et en paie aujourd’hui le prix, montré du doigt pour sa politique de bas salaires. Biocoop est prévenu.

    Nolwenn Weiler.

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