• Source : http://owni.fr/

    Le 7 avril 2012

    20% de bio dans les cantines scolaires en 2012, c'était l'objectif du Grenelle de l'environnement. Aujourd'hui on flirte glorieusement avec les 2%. Le 19 mars dernier, la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) tirait un bilan critique des politiques publiques dans ce domaine, plus sensibles aux intérêts du lobby agro-industriel. OWNI a voulu en savoir plus en visitant les cantines de France où l'on mange bio. Complètement bio.

    Moins 2% de bio dans les écoles. C’est sur la base de ce constat que reposait, au mois de janvier déjà, la campagne du WWF, “Oui au bio dans ma cantine“. Ce piteux résultat est en effet assez loin des recommandations du Grenelle de l’environnement, qui préconisait, pour l’année 2012, 20% de bio dans les restaurations collectives avec en parallèle 6% de surfaces de production bio. La circulaire gouvernementale, rédigée peu après le Grenelle, affirmait :

    " L’objectif, pour l’année 2010, est d’introduire 15 % de denrées issues de l’agriculture biologique dans les menus et d’atteindre 20 % en 2012."

    Au plan des collectivités territoriales, premiers responsables des cantines scolaires, l’effort ne peut venir que des élus. Mais leur éventuelle bonne volonté ne s’accompagne pas d’une quelconque aide financière ou d’incitations de la part de l’administration. Néanmoins, des initiatives isolées montrent a priori des résultats au-delà de toutes les espérances.

    Ainsi, dans les Alpes-Maritimes, la commune de Mouans-Sartoux a annoncé, début 2012, être à 100% bio pour la restauration des enfants des écoles et des crèches, ainsi que pour le personnel municipal. À l’origine, une conviction du maire, André Aschieri, par ailleurs fondateur de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET), fin connaisseur des enjeux environnementaux et de l’impact des polluants chimiques sur la santé. C’est à ce titre qu’il a introduit dès 1999 le boeuf bio au sein des cantines. Selon Gilles Pérole, adjoint délégué à l’éducation et à l’enfance :

    " Tout s’est fait de manière très progressive. Proposer des menus entièrement bio implique nécessairement de faire venir certaines denrées d’autres régions voire d’autres pays. 94% de nos produits sont strictement français et 63% proviennent de la région PACA et du Piémont voisin. Nous sommes les seuls pour l’instant à posséder une régie municipale qui nous permet de produire nous même une partie des produits dont nous avons besoin. Ainsi sur les 30 tonnes de nourriture nécessaire, nous en avons produit 10 tonnes en 2011 et escomptons arriver 20 tonnes sur cette année."

    Un agriculteur et un ouvrier sont actuellement employés par la ville pour mener à bien cette expérience. Un choix qui va à l’encontre des pratiques des communes aux alentours, dans un contexte où le prix du foncier explose. Exploiter le potentiel constructible des terres environnantes pour préserver de la surface et y cultiver des plantations bio reste un cas unique en France.Mouans-Sartoux est chargée de fournir 1 200 repas par jour à l’aide de 22 membres du personnel répartis sur les 3 cuisines de la ville. Une  grosse équipe qui a une charge de travail importante puisqu’il faut travailler les produits à contre-courant des autres cantines recevant des aliments prêts à l‘emploi. Pour la plupart des collectivités, l’introduction de l’alimentation bio doit répondre aux conjonctures locales ce qu entraîne des mesures personnalisées.

    Marie-Hélène Amiable, députée maire de Bagneux a décidé de consacrer une partie du budget alloué à l’approvisionnement en denrées pour acquérir des produits bio (10%).

    " La bio ne doit pas être réservée qu’à ceux qui ont un haut pouvoir d’achat. Bagneux est une ville populaire avec 50% de logements sociaux. Cette démarche est un engagement fort pour tenter d’offrir des produits de qualité et d’initier les enfants au développement durable ou du moins à leur faire prendre conscience que ce qu’ils trouvent dans leur assiette a une histoire."

    Faire d’un autre mode de consommation une ouverture aux problématiques du développement durable, c’est l’un des intérêts de la démarche, rencontrant un franc succès auprès des communes.

    " Au début, nous avons mis en place une éducation au goût. Habitués aux produits très standardisés, les élèves ont d’abord été plutôt étonnés avant de montrer un réel engouement. De même pour l’apprentissage du tri des déchets : ils ont été extrêmement volontaires et sensibles à cette démarche, tout en servant de de relais auprès des familles. Enfin les enfants en centre de loisirs ont eu l’occasion de visiter les agriculteurs pour voir comment les légumes ont été cultivés. Ces visites sont également très valorisantes pour les producteurs eux-mêmes qui ont eu la joie de montrer en quoi consiste leur travail."

    De plus en plus l’alimentation bio est perçue comme un tout, et non plus comme le simple accès à des aliments répondant à un cahier des charges spécifique. Par exemple Bagneux s’engage depuis 2010 à faire baisser l’empreinte carbone en privilégiant les produits issus de l’agriculture biologique par les producteurs de la région : les pommes et les poires viennent des Yvelines, les yaourts et les lentilles de Seine-et-Marne et le pain du Val-de-Marne.

    Cette ville va également pouvoir enrichir son catalogue de produits bio locaux, en particulier carottes, choux rouges et blancs et pommes de terre, grâce à la récente mise en place d’une légumerie dans la région. Inaugurée le 14 mars aux Mureaux, cette légumerie bio permet de traiter directement les produits dits terreux ne pouvant être préparés dans les cuisines des cantines. Marie-Dominique Tatard-Suffern, de l’agence conseil Vivrao qui a permis la création de cette légumerie – la première en Ile-de-France – souligne l’importance en place de nouveaux outils :

    "On ne trouve pas la carotte sous le pied d’un cheval ! Les légumeries évite de s’approvisionner en denrées prêtes à la consommation, disponibles qu’en dehors de la région. Pour les collectivités territoriales, cela demande un grand changement puisqu’elles étaient habituées aux fournisseurs qui proposent tout et livrent rapidement. Désormais qui dit saisonnalité et production locale dit anticipation. Dans le cas des carottes par exemple, le producteur doit avoir la confirmation 8 mois avant, et être garanti d’un volume “minimum”."

    Cette idée de volume minimum offre une sécurité à l’agriculteur, ainsi assuré d’avoir une rentrée d’argent fixe. De quoi les inciter à travailler main dans la main avec les acteurs de la restauration collective.

    "Le manque d’outils d’échange peut expliquer le fait que certaines collectivités n’aient pas franchi le pas. Il faut inciter le dialogue entre agricultures en amont, et en aval avec les demandeurs. Cela peut prendre la forme de forum internet, de réseau social, de réunions en région ou trans-régionales… Constituer une filière demande du temps, mais au final on peut trouver un équilibre et mettre en place un marché cohérent."

    Dans cet effort de structuration des filières, la Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France (FNAB) participe au regroupement de producteurs, à la création d’outils économiques, aide à l’élaboration de projets… Chargé de mission restauration collective et circuits courts à la Fnab, Julien Labriet insiste sur le fait que beaucoup d’incompréhensions ont mené à un déséquilibre du marché :

    "Avant on constatait que des repas 100% bio proposés ponctuellement, ce qui déstructurait totalement le marché, en épuisant les stocks disponibles, ou en important à outrance. Maintenant, on a plus de régularité avec soit un repas 100% bio mieux établi, mieux anticipé, soit une substitution de produit, c’est-à-dire qu’un produit donné va être remplacé par un produit bio de même nature à des fréquences régulières."

    Cependant, même avec un marché suffisant organisé, atteindre 100% de nourriture bio en restauration collective se confronte à la disponibilité des ressources. D’après les chiffres de l’Agence bio, en 2010 l‘agriculture biologique représentait 3,1% des surfaces de production, et 4% des exploitations.

    Julien Labriet estime qu’on est encore loin d’atteindre les objectifs du Grenelle, mais que la situation n’est pas désespérée.

    "Les freins sont dépassables. Pour que l’implantation de la nourriture bio dans la restauration collective s’opère, une approche transversale est nécessaire. La bio regroupe de multiples aspects dont peuvent bénéficier la population : impacts sur la santé, sur l’économie avec création de débouchés, luttet contre la désertification des campagnes, maintien du développement d’activité… La bio peut également un fort rôle social, d’une part en terme de transparence des projets, mais également dans le désir d’offrir un accès à la qualité facilité."

    Dans son effort dans le développement durable, Strasbourg a fait le choix de l’alimentation bio dans les écoles primaires et maternelles pour lutter contre les gaz à effet de serre dans le cadre de son Plan climat-énergie territorial (Pcet). À Saint-Étienne, l’objectif est de maintenir la production locale. Autre exemple, à Brest favoriser la production de fruits et légumes bio aide à la réduction des pesticides.

    Plus qu’une ligne politique, introduire l’alimentation bio au sein des collectivités territoriales relève plutôt d’une sensibilité individuelle. Une volonté de développer son territoire, de conserver des emplois, et pourquoi pas donc de préserver l’environnement. Et le phénomène prend de l’ampleur. Reste à savoir si la production suivra, sous l’impulsion – ou non – du Grenelle de l’environnement.

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  • Partage d'info de la part de Véronique Bories, qui fournie des soupes de légumes aux Cambusiers (mais a bien d'autres cordes à son arc ! voir ici http://le-jardin-de-veronique.over-blog.com/) :

    Info producteur : Une nouvelle soirée à Plein Ciel avec Véro !

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  • Partage d'un message de Didier, du réseau des AMAP du Tarn !

    Bonjour ,

    Projet de Contrat Œufs pour Les AMAP de Castres (Autan, del Païs, Ort del Pueg, Jeu de Pommes, Pain de la Grangette, verger collectif la pomme a la pêche)

    Sandrine Paulin démarre une production d'oeufs à Saint Gauzens (près de Graulhet) en complément de la
    production céréalière bio de son mari Régis. Le réseau des AMAP du Tarn qu'elle a contacté, l'aide solidairement à
    écouler sa production.

    Une première distribution a eu lieu le Lundi 2 avril 2012 entre 18H et 19H sur le lieu de
    distribution de l'AMAP d'Autan­Jacques­Dezeuze (Filature de Lavitarelle, Rue de l'usine, 81090  LAGARRIGUE en
    face du Loto route de Mazamet) en même temps que les distributions de légumes, de pommes et de pain.

    Le prix est fixé à 30 centimes pièce ; venez avec vos boîtes à oeufs.

    Et inscrivez vous sur place sur la liste pour que nous puissions établir les contrats assez rapidement. Il faudra atteindre un minimum de 15 à 20 douzaines pour pérenniser la livraison sur Castres quand la production aura atteint sa vitesse de croisière.

    Ci dessous quelques info sur les conditions de production transmises par Sandrine :

    Mon mari est agriculteur céréalier bio. Nous nous lançons dans l’élevage de poules pondeuses biologiques. logement et parc des poules suivent le cahier des charges AB : 6 poules/m2 pour le logement et un parc d’au moins 600m2 pour 96poules. Leur alimentation provient de la production céréalière bio de la ferme.

    Nous gardons aussi la paille produite. alimentation et certifiées bio car elle provient de la production de mon mari. Nous gardons la paille produite. Nous pensons pouvoir fournir au moins 300 oeufs par semaine ( en vitesse de croisière) prix de 0.30€/œuf soit 1€80/6oeufs et 3.60€ la douzaine. Je peux me déplacer une fois par semaine pour au moins 15 à 20 familles soit environ 20 douzaines d’œufs.

    Sandrine et Régis Paulin, Le Plo Bellegarde, 81390 Saint Gauzens, tél 06.19.23.65.14
    Courriel : sandrine.begue0198@orange.fr

    Téléchargez ici, le prospectus que vous pouvez distribuer autour de vous.

    Pour le réseau des AMAP du Tarn

    Didier Loufrani.

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  • Le juste fruit !
    Pensez à signer, si ce n’est pas déjà fait, et à diffuser largement auprès de votre entourage la pétition Stop aux pratiques d’achat abusives des supermarchés : dignité au travail dans les plantations ! Nous avons déjà recueillis près de 5 000 signatures et nous espérons dépasser les 10 000 d’ici la fin du mois de Juin.

    Quelques infos de ce collectif :


    29/03/2012 : Seconde conférence du Forum Mondial de la Banane réussie ! En présence de près de 200 personnes, la seconde conférence du Forum Mondial de la Banane (FMB) s’est tenue les 28 et 29 février derniers à Guayaquil en Equateur (plus grand pays producteur au monde).


    7/03/2012 : APPEL URGENT : Honduras : les femmes s’insurgent Au Honduras, le melon représente 11% des exportations agricoles. Il est cultivé surtout par des femmes qui constituent 60% de la main d’œuvre. Contrats précaires à répétition, journées à rallonge, salaires en dessous du minimum national, discrimination, accès aux services de santé quasi inexistant : les violations de leurs droits sont nombreuses. C’est notamment le cas chez Suragroh, filiale du géant mondial Fyffes. A l’occasion de la Journée internationale des femmes, notre partenaire localCOSIBAH en appelle à la solidarité pour que les droits fondamentaux des femmes au travail soient respectés. Ecrivez à Fyffes et au gouvernement pour soutenir les femmes du Honduras !


    23/02/2012 : Les membres du SITRABI en danger de mort ! Miguel Angel González Ramírez, membre du SITRABI (Syndicat des travailleurs du secteur de la banane d’Izabal) a été brutalement abattu par balle le dimanche 5 février dernier à Morales (Izabal) alors qu’il tenait dans ses bras son jeune fils. Miguel Gonzalez n’est pas le seul syndicaliste assassiné. Il fait partie de la longue liste des syndicalistes réprimés pour le seul fait d’avoir voulu défendre leurs droits. (Cf. Appel Urgent Guatemala : liberté assassinée) et l’article Des assassinats à répétition au SITRABI : EUROBAN interpelle de nouveau le président du Guatemala)


    16/02/2012 : Cameroun : Esclavage dans la bananeraie C’est au cours d’une mission d’une semaine au Cameroun qu’Antoine de Ravignan (journaliste) a pu enquêter sur les conditions de travail dans les plantations de bananes.


    9/02/2012 : APPEL URGENT : ÉQUATEUR : Un multimillionnaire piétine le droit syndical Le vendredi 9 décembre 2011 a été une triste journée pour Lester Gustavo Freire Burgos et pour la liberté syndicale en Équateur. Ouvrier et secrétaire général du syndicatFENACLE à la plantation de bananes de Los Alamos, Lester a été licencié et expulsé de son lieu de travail par des agents de sécurité. Sans aucune justification officielle, il a dû quitter son emploi après plus de treize ans au sein de cette plantation détenue par la multinationale Noboa. Face à ce nouvel acte de répression, qui est loin d’être isolé, laFENACLE en appelle à la solidarité internationale pour exiger que la direction de Noboa réintègre ce travailleur dans l’entreprise et cesse toute pratique antisyndicale.


    3/02/2012 : Les groupes se bougent pour le Juste Fruit ! Après plusieurs mobilisations entre mars et juin 2011, ce sont trois nouveaux groupes et une association partenaire qui se sont mobilisés ces dernières semaines autour des revendications du Juste Fruit ! Pour des bananes et des ananas à teneur garantie en dignité !

    ALLERPLUSLOIN ?

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  • Les news de la borie maigre...   

    La livraison de viande d'agneau aura lieu le jeudi 26 avril au marche biologique de Castres, de 16h à 19h 30, Place Jean Jaurès   Nous aurons aussi à ce moment à vous proposer de la viande de boeuf (vache de réforme), race Aubrac par colis de 8 kg environ à 14.50 €/le kilo.    

    Dans le colis vous trouverez: de tranches à griller : cote de boeuf, faux filet, entrecotes, bavette d'aloyau, macreuse, rond de gite, rumsteeck, tende de tranche. des morceau à cuisiner : du bourguignon, des macreuses à rotir, du jarret et du plat de côtes...    

    Par ailleurs nous vous invitons à notre journée portes ouvertes dans le cadre de "De ferme en ferme" le samedi 28 et dimanche 29 avril !    

    Vous pourrez découvrir les diverses activités de la ferme maraîchage, pain, élevage et meunerie tout cela selon le cahier des charges de l'agriculture biologique de Nature et Progrès.


    Vous pouvez aussi visiter bien d'autres fermes tarnaises qui vous accueillerons ce jour là.    

    Au plaisir! 

    Blandine.
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  • 17 avril France 2 à 23h : 'La mort est dans le pré', un film d'Eric Gueret sur les dégâts des pesticides sur la santé des agriculteurs. Un film essentiel à voir pour comprendre l'envers du décors du système agricole actuel basé sur les pesticides . Générations Futures à contribué à ce film...

    Faites connaître ce film autour de vous en partageant cette annonce !! :


    Pour voir la bande annonce du film c'est ici


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  • Partage d'une SCIC amie (Société Coopérative d’Intérêt Collectif): Rhizobiòme est une entreprise coopérative qui œuvre pour la conservation du patrimoine naturel. Elle associe des professionnels de la protection de la nature, des propriétaires terriens, des centres de formations, des collectivités publiques… les acteurs du monde rural responsables de la conservation de ce patrimoine.

    Les animations du printemps 2012 : A vos agendas !!

    Il y en aura pour tout le monde :

    •  En Montagne Noire audoise, nous vous proposons une sortie à la découverte de la tourbière du Teil, au cœur de la forêt du Sambres, entre les Martys et Roquefère. Rendez-vous samedi 12 Mai 2012 à 14h30 devant le café des Martys.

     

    •  Dans les Monts de Lacaune, nous vous proposons de suivre le chemin de La Montéliote, magnifique balade en forêt de feuillus sur la commune de Lamontélarié, et de découvrir au milieu des bois, une tourbière cachée qui reprend peu à peu vie grâce au travail de la commune. Rendez-vous le samedi 26 Mai 2012 à 14h30 devant la mairie de Lamontélarié.

    A très bientôt dans les sagnes ….

    L’équipe d’animation

    Contact : 05 63 73 09 26
    www.rhizobiome.coop

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